Bouée Borha 2

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En bref...

La bouée Borha 2 en activité (d’après B. Estival 2003, p. 117 © Chaix/IFREMER)

Les vestiges de la bouée Borha (dite également bouée Cousteau) sont situés au large de la Pointe Rouge à Marseille, sur un fond de 24 mètres. Il s’agit du fût de la bouée de recherche océanographique Borha 2, construite en 1973 pour le CNEXO (Centre National pour l’Exploitation des Océans, intégré à l’Ifremer en 1984) et coulé volontairement en octobre 1988.

Histoire du site

Le fût de la bouée Borha 2 (Bouée Océanographique de Recherche HAbitée) est un long cylindre horizontal, aujourd’hui posé sur un fond de sable. Les deux extrémités ont des diamètres différents : la plus petite présente plusieurs appendices métalliques tandis que l’autre est une grande surface aujourd’hui couverte de coquilles d’huîtres. Lors du démantèlement de la tête en 1988, elle fut donnée à l’Institut National de Plongée Professionnelle, qui la coula par 24 m de fond pour en faire un site d’entraînement.

Le contexte historique et les données d'archives

Tête laboratoire de la Bouée Borrha 2 au port de La Seyne-sur-Mer (© T. Seguin/DRASSM)

La bouée Borha 2 a été construite pour remplacer la bouée laboratoire construite entre 1962 et 1963 par la COMEXO (qui deviendra le CNEXO en 1967), sur proposition du commandant Cousteau. À la différence de celle-ci, Borha 2 ne comportait plus de laboratoire immergé et seule la tête renfermait trois niveaux habitables : les logements au niveau supérieur, un laboratoire sec et un humide dans le niveau intermédiaire et la salle des machines au niveau inférieur.

Après des tests au large de Cap Bénat, elle a été mise en place en 1973 à 100 milles nautiques de la côte et amarrée par 2500 mètres de fond. La bouée était maintenue en place par trois câbles mouillés à trois corps morts de 30 tonnes chacun et pouvait résister à des vents de 100 nœuds et une houle de 12 mètres.

En 1977 elle a été remorquée à Toulon et abandonnée sur le quai quelque temps après, les résultats scientifiques obtenus ne compensant pas les coûts de fonctionnement ni les servitudes d’exploitation.

La tête a été rachetée en 1988 et restaurée par un marin passionné. Elle accueille depuis 2002 l'association BORA-BORHA et depuis 2006 la société Aqualog.

La première bouée construite par la COMEXO avait une hauteur totale de 60 mètres, dont 50 étaient immergés, pour un poids de 250 tonnes. Elle était dotée de cinq niveaux de laboratoires situés à 25 mètres sous la flottation d’où l’on pouvait observer l’extérieur au moyen d’une vingtaine de hublots. Le quartier d’habitation était en surface, à une dizaine de mètres au-dessus de la mer. Il était composé d'une cabine surmontée d’une plate-forme pour hélicoptère de 60 mètres carrés. Elle pouvait héberger six chercheurs et deux hommes d’équipage.

Mouillée en 1964 entre Nice et Calvi, la bouée fut dévastée par un incendie en 1965. Un an après, dotée d’une nouvelle tête, elle fut d’abord placée en rade de Villefranche-sur-mer, puis à 55 milles au sud de la Ciotat et rebaptisée BORHA. En avril 1970, après avoir subi de nombreuses avaries provoquées par plusieurs tempêtes successives, elle fut remorquée à Marseille et désarmée.

La bouée Borha 2 a été mise en chantier en 1973 : la tête fut réalisée à Toulon et le  fût, qui ne servait plus que de flotteur, à Arcachon. Elle avait une hauteur totale de 65 mètres, pour un déplacement de 870/910 tonnes. Grâce à son type de mouillage, la bouée avait un rayon d’évitage inférieur à 150 mètres pour 40 nœuds de vent et 0,5 nœud de courant. Ravitaillée tous les 15 jours, elle pouvait accueillir deux hommes d’équipage et quatre scientifiques plus de 200 jours par an.

L’idée de pratiquer l’océanographie à partir d’un point fixe qui ne permet pas d’observations au-delà d’un rayon de quelques mètres scelle le destin de la bouée laboratoire. Trop chère et de gestion complexe, elle ne fut pas remise en service après avoir été remorquée à Toulon pour un carénage en 1977.

Lieux d'exposition du mobilier

Espace Joseph Grimaud, 430 Corniche Philippe Giovannini, 83500 La Seyne-sur-Mer

Quelques curiosités

Malgré son glorieux passé, la tête de la bouée Borha 2 a été proposée à la vente dans une petite annonce du journal Le Marin en 1998.

Pays France
Aire marine protégée Non
Département Bouches-du-Rhône
Commune La Seyne-sur-Mer
Lieu-dit Au large du cap Martin
Code EA
Nature du site Autre gisement
Chronologie Période contemporaine
Indicateur de période Archives, structure.
Structures Long cylindre horizontal de métal.
Mobilier Amphores :
Céramiques :
Autre :
Lieu d'exposition In situ
Contexte Géologie : Sable
Situation : Immergé
Profondeur : - 24m.
Historique des recherches Déclaration :
Expertise:
Opérations:
Commentaires
Rédacteur Franca Cibecchini

Bibliographie essentielle

  • ESTIVAL Bernard, Un siècle de navires scientifiques français, Editions du Gerfaut, Paris, 2003, p. 116-117
  • JONCHERAY Anne et Jean-Pierre, 80 épaves à Marseille et dans sa région, Éd. Gap, La Ravoire, 2004, p. 170-173.

Photos

La bouée Borha 2 en activité (d’après B. Estival 2003, p. 117 © Chaix/IFREMER) La bouée Borha 2 encore en activité (cliché IFREMER, d'après A. et J.-P. Joncheray 2004, p. 170-173 © IFREMER). Tête laboratoire de la Bouée Borrha 2 au port de La Seyne-sur-Mer (© T. Seguin/DRASSM) Vue de la bouée Borha 2 en activité (d’après B. Estival 2003, p. 116 © F. Madelain/IFREMER)