L’épave de Punta Vecchia 1 correspond à un navire de commerce transportant principalement des amphores de Lusitanie (actuel Portugal) , qui a coulé dans la seconde moitié du IIIe siècle de notre ère.
Le navire s’est disloqué sur la côte abrupte du cap Corse dans un éboulis de rochers, à une dizaine de mètres de profondeur, éparpillant sa cargaison.
Le site a été localisé le 25 juillet 2003 par Gilles Leroy de la Brière et Alain Meysen. Il a fait l’objet de sondages en 2003 et 2004, dans le cadre d’une mission de carte archéologique dirigée par les inventeurs de l’épave. Le site est concentré sur une zone d’une quinzaine de mètres de circonférence, mais certains éléments mobiliers ont été retrouvés à une trentaine de mètres du point de référence.
Le site se caractérise par une concentration de fragments d’amphores produites dans un des ateliers de la vallée du Sado (Portugal). Les amphores Almagro 51C, les mieux représentées et identifiées sur le site (une dizaine d’exemplaires), transportaient probablement des salaisons de poisson. Ce contenu, habituellement attribué à ce type, a été confirmé ici par des analyses effectuées par le CPE Lyon qui y a relevé des traces d’acides gras aminés. Le site a livré également des amphores Africaines IIC et IID.
Malgré le petit nombre d’objets retrouvés, l’homogénéité et la concentration des fragments plaident en faveur d’une épave. Il s’agit probablement d’une cargaison mixte hispano-africaine, les amphores récupérées circulant ensemble dans la seconde moitié du IIIe siècle.
Ce modèle de cargaison mixte est celui de l’épave Cabrera III, qui transportait des amphores à huile et à salaisons de poissons de Bétique et des amphores africaines. Le navire a fait naufrage à Majorque un peu avant 260 de notre ère, entre son port de chargement, probablement Cadix, et Rome. L’examen des pâtes des amphores africaines de Punta Vecchia, avec des productions de Nabeul, Leptiminus et Salakta en Tunisie, montre la même hétérogénéité de provenances que celle constatée sur Cabrera III.
On peut également rapprocher ce site de l’épave de Punta Ala A, qui a aussi emprunté la route du Cap Corse avant de couler sur la côte toscane avec son chargement d’huile et de salaisons de poissons de Bétique et d’Afrique, dans la deuxième moitié du IIIe siècle.
Le navire a coulé sur des roches dans une zone où le fond marin est très abrupt. La coque s’est disloquée et n’a pas été retrouvée.
Pays | France |
Aire marine protégée | Parc Naturel Marin du Cap Corse et de l'Agriate |
Département | Haute-Corse |
Commune | Rogliano |
Lieu-dit | Punta Vecchia |
Code EA | 30-2011 |
Nature du site | Épave de navire |
Chronologie | Antiquité |
Indicateur de période | céramique |
Structures | Quelques fragments de bois |
Mobilier |
Amphores : Almagro 51C, africaines IIC, IID
Céramiques : Autre : |
Lieu d'exposition | |
Contexte |
Géologie : sable et posidonie
Situation : Profondeur : 13 m |
Historique des recherches |
Déclaration : 2003 - Gilles Leroy de la Brière et Alain Meysen
Expertise: Opérations: 2003-2004 - Gilles Leroy de la Brière et Alain Meysen (fouille programmée) |
Commentaires | |
Rédacteur | Marie-Brigitte Carre, Tomoo Mukai |