L’épave antique Port-Miou C repose par 105 mètres de fond entre Marseille et Cassis au large de la calanque de Port-Miou. Bien protégée du chalutage par sa localisation dans le Parc National des Calanques, l’épave, presque intacte, est constituée d’amphores italiques produites pour le transport du vin entre 120 et 80 av. J.C. .
Déclarée en 1998, l’épave a été par la suite au cœur d’un projet européen d’exploration virtuelle de sites sous-marins mené à l’aide de robots.
En 1998, Henri-Germain Delauze, président de la Compagnie Maritime d’Expertise (COMEX), découvre un tumulus d’amphores en excellent état lors d’une plongée à bord du sous-marin Rémora 2000.
Le site, situé à une profondeur trop importante pour les archéologues-plongeurs, sera expertisé par le Drassm en 1999 puis en 2001 à l’aide du sous-marin Remora 2000 et de robots de la COMEX.
Du 5 au 11 octobre 2008, le projet européen VENUS (Virtual ExploratioN of Underwater Sites) accomplit sa quatrième prospection expérimentale sur l’épave de Port-Miou C. Une couverture en trois dimensions des amphores apparentes du site est alors réalisée.
L’épave a été choisie pour sa profondeur ainsi que pour sa très bonne conservation. En effet, elle n’a pas été détruite par le passage de chaluts comme certaines épaves profondes de la zone. Cependant, cette menace, malgré les rochers présents aux alentours, n’était pas inexistante jusqu'à la création du Parc National des Calanques en 2012. Ainsi, l’acquisition d’une image fidèle du tumulus aurait permis aux archéologues d’étudier le site dans le cas où celui-ci avait été endommagé.
Port-Miou C fait partie d’une série de huit épaves profondes (entre 90 et 110 mètres de profondeur) détectées au sonar par la COMEX à partir de 1998.
C’est en octobre de cette même année que l’épave est observée pour la première fois grâce au Rémora 2000.
Lors de la campage de 2008 dirigée par Luc Long (Drassm) et Pierre Drap (CNRS-LSIS), les premières plongées sur le site de Port-Miou C sont dédiées au calibrage des appareils utilisés (Rémora 2000, ROV, sondeur multi-faisceau, sonar, équipement de prises de vue photogrammétriques, etc.). Le site est ensuite quadrillé grâce au sous-marin et au ROV. Finalement, le 11 octobre, le Rémora 2000 réalise en une seule plongée les prises de vues photogrammétriques des vestiges visibles de l’épave.
Seule la cargaison de l’épave de Port-Miou C est visible. Le site étant ensablé à ses extrémités, aucune pièce relative au mobilier de bord n’a été repérée. Quant aux restes de la coque du navire, s’ils sont préservés, ils se trouvent très probablement sous la cargaison.
Celle-ci se présente sous la forme d’un large tumulus (24 mètres x 12 mètres x 2 mètres), légèrement en pente, d’amphores à vin de la côte tyrrhénienne uniquement de type Dressel 1A. Il s’agit d’un des types d'amphores le plus diffusé dans l’Antiquité. Ce chargement permet d’avancer que le naufrage du navire a eu lieu entre 120 et 80 av. J.-C.
La photogrammétrie réalisée en 2008 lors du projet VENUS a permis de comptabiliser entre 1500 et 2000 amphores visibles, ce qui ne représente qu’une partie du chargement. Il est tout à fait probable que la même proportion d’amphores, voire plus, se cache sous cette couche “de surface”.
Les amphores, recouvertes d’une pellicule semblable à de la poussière, sont encore en partie étroitement imbriquées et inclinées dans la même direction, notamment au centre de l’épave où une superposition parfaite de deux couches d’amphores est observable, ce qui laisse à penser que le navire était incliné sur le flanc lorsqu’il a touché le fond marin.
Quelques dommages ont été repérés à l’ouest du site, il pourrait s’agir de passages d’un chalut ou de prélèvements illégaux…
In-situ
En amont de la campagne réalisée sur le site antique de Port-Miou C, le projet VENUS a mené trois prospections expérimentales sur des épaves antiques en eaux peu profondes (moins de 50 mètres ) localisées en Italie et au Portugal.
Le Rémora 2000 est lancé en 1994. Ce “sous-marin de poche“ au profil sphérique peut accueillir deux personnes pour des immersions jusqu’à 610 mètres de profondeur. Il effectuera un total de 731 plongées avant d’être désarmé en 2014. Il est aujourd’hui exposé dans La Grande Galerie des Engins et des Hommes de la Cité de la Mer (Cherbourg-en-Cotentin).
Pays | France |
Aire marine protégée | Parc national des Calanques |
Département | Bouches-du-Rhône |
Commune | Cassis |
Lieu-dit | Calanque de Port-Miou |
Code EA | 30-730 |
Nature du site | Épave de navire |
Chronologie | Antiquité |
Indicateur de période | Mobilier |
Structures | |
Mobilier |
Amphores : Dressel 1A
Céramiques : Autre : |
Lieu d'exposition | In-situ |
Contexte |
Géologie : Sable, roches
Situation : Immergé Profondeur : Plus de 100 mètres |
Historique des recherches |
Déclaration : 1998 - Henri-Germain Delauze (COMEX)
Expertise: 1999 et 2001 - DRASSM. Opérations: 2008 - Pierre Drap, Luc Long (Projet VENUS) |
Commentaires | |
Rédacteur | Claire Destanque |